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28 Mai 1940 : " La Plaine au Bois " , un massacre oublié.

  • Photo du rédacteur: Guillaume Declerck
    Guillaume Declerck
  • 28 mai 2020
  • 4 min de lecture

28 Mai 1940: En cette journée de la fin du mois de Mai, des actes d'une cruauté et d'une inhumanité sans nom viendront souiller le sol de notre belle Flandre.


Avant de revenir sur cette infamie,remettons la tragédie dans le contexte historique du moment. Depuis plusieurs jours, les unités britanniques des régiments du Warwickshire, Cheshire et de la Royal Artillery livrent une résistance acharnée dans le secteur d' Esquelbecq, Ledringhem et Wormhout face à un ennemi allemand qui jour après jour gagne du terrain dans le but de rejoindre Dunkerque,là ou le Corps Expéditionnaire Britannique attend de pouvoir rentrer en Angleterre, après le déclenchement de l'opération Dynamo, sur les plages de la Cité de Jean Bart. Sur le littoral dunkerquois, tout a été fait pour ralentir l'avancée allemande comme par exemple aux Moeres, ou des terres furent volontairement inondées. Ces unités britanniques avaient pour mission d'assurer la retraite du BEC ( British Expeditionnary Corps), via Cassel et de défendre coûte que coûte les villes et villages de ce secteur de la Flandre Maritime. De terribles combats eurent lieu à Wormhout , entre unités britanniques et allemandes.


Au matin de ce Mardi 28 Mai, les allemands étaient déjà dans le village d'Esquelbecq, petit village situé à seulement quelques kilomètres de Wormhout. Ils prirent possession du chateau , situé sur la place du village, dégradant même volontairement des tableaux et oeuvres de maîtres. Non loin de là, l'unité SS de la Leibstandarte Adolf Hitler, subit de très nombreuses attaques violentes qui poussèrent leurs chefs , l' Obergruppenfuhrer Joseph Dietrich et de l' Hauptsturmfuhrer Wilhelm Monke à devoir se réfugier dans un fossé près du village de Ledringhem ( seul Dietrich eut à se réfugier dans ce fossé). A la mi-journée, les britanniques durent finalement se rendre à un ennemi supérieur en nombre et après des combats d'une très grande intensité, causent d'importants dégâts humains et matériels. Ils furent fait prisonniers , et croyant devenir à cet instant, prisonniers de guerre et qu'ils seront envoyés en Allemagne, ils ne se doutèrent pas une seule seconde du destin funeste que la plupart d'entre aux aller connaitre. Car ce n'est pas une unité de l'armée allemande qui les a fait prisonniers mais bien la Leibstandarte. Les SS emmenèrent leur colonie de prisonniers à l’extérieur de la ville de Wormhout en direction des villages d'Esquelbecq et Ledringhem. En chemin, un soldat français, Robert Vanpee fut également fait prisonnier et dut rejoindre les captifs.


Lors de ce funeste trajet, les SS se montrèrent brutaux envers les britanniques , ce qui ne manqua pas d'émouvoir un jeune et courageux capitaine, James Frazer Lynn Allen, qui en fit part à ses geôliers. Après plusieurs kilomètres de marche, les SS firent pénétrer les britanniques dans une grange à vaches située au lieu dit " La Plaine au Bois " à cheval sur les villages d'Esquelbecq et Ledringhem. Entassés comme du vulgaire bétail à plus de 80, Lynn Allen s'offusqua de nouveau auprès d'un garde SS, montrant le peu de place pour les bléssés. Le SS, dans un cynisme froid , lui répondit " Là ou on va vous envoyer il y'aura de la place , cochons d'anglais !" Lynn Allen lui répondit , sans se démonter " Votre réponse ne me satisfait pas !". Le SS rentra dans une colère noire , il se baissa pour ramasser dans sa botte une grenade à manche et la lança au milieu des prisonniers ! Une puissante explosion retenti dans la grange et au milieu de la panique, Lynn Allen qui avait survécu à l'explosion, réussit à sortir avec le soldat Albert Evans, qui eut le bras droit arraché. Des SS les suivirent et Lynn Allen fût abattu d'une balle dans la tête dans une mare à seulement quelques mètres de la grange et Albert Evans fut touché au cou, simulant sa mort en tombant volontairement dans l'eau. Il réussira peu après le massacre et le départ des SS à s'extirper de cette mare et fût soigné par une unité de la Werhmacht. Alors que les gémissements et les cris de douleurs des survivants s'élevés en masse de la grange, les sergents Jennings et Moore se firent entendre ce qui provoqua un véritable déchaînement de violence de la part des SS qui lancèrent plusieurs autres grenades dans la grange. Les 2 officiers protégèrent leurs hommes en se jetant volontairement sous les bombes, provoquant leur mort instantanée. Les survivants, parmi les très nombreux corps déchiquetés, ont eu l'ordre de sortir de la grange. Les SS les firent aligner et les coups de feu retentirent. Un à un ,les britanniques s'écroulèrent, certains auront même tenter de s'enfuir à travers champ. Par 5, les rescapés continuèrent à sortir, les SS , comme pris de folie, rentrèrent même dans la grange pour tirer sur le corps des malheureuses victimes , ou de survivants cherchant à ce réfugier sous les corps de leurs camarades...


Une énorme averse d'orage s'abbatit sur les lieux et peu après 17h l'horreur pris fin... Il n'y eut ce jour là qu'une vingtaine de survivants et plus de 80 morts, les SS prirent même " soin de retirer les identités de ces malheureux et certains ne furent exhumés qu'un an après en 1941 !


Mais pourquoi une telle sauvagerie, une telle folie, pourquoi avons nous la nausée à l'écoute des récits glaçants des survivants ? Car les SS qui avaient étés humiliés dans la journée, ne voulant non plus ne pas faire de prisonniers , prirent un malin plaisir à se venger sur ces pauvres bougres !


Joseph Dietrich , chef de ce régiment , fût déclaré non coupable, affirmant qu'il avait passé une bonne partie de la journée du 28 Mi dans ce fossé et Wilhelm Monke, qui ordonna ou transmis les ordres du massacre, ne fût jamais condamné car prisonnier en URSS... Comme la plupart de très nombreux crimes de guerre commis durant le conflit, les commanditaires ne furent jamais condamnés.


Ce crime odieux marque par l’atrocité, la barbarie à laquelle ce sont livrés les SS. Il est une tâche indélébile, à jamais ancrée dans notre sol flamand. Nous ne pourrons jamais réellement imaginer l'horreur qui eue lieu ce jour là...


En ce 28 Mai 2020, 80 ans après le massacre, il est important de se souvenir de l'horreur de cette funeste journée, de ne pas oublier les noms de ceux qui sont tombés à cause de la folie de monstres qui n'avaient rien d'humains.


Historiquement Vôtre


Guillaume



 
 
 

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